Retrouvailles autour de son alambic en cuivre
Encore à arpenter cette forêt ancienne lundi dernier en choisissant des rameaux de sapins blancs.
Le jour suivant ce furent les retrouvailles avec Clément le savonnier incroyable d’un » savon sous la yourte » et de sa femme l’encenseleuse comme elle aime se faire appeler.
Elle s’est appliquée du matin au soir en souriant à moudre des mélanges de plantes sèches et de résines et préparer l’assemblage de chacune de ses quatre recettes d’encens. Ambiance paisible.
Clément et moi avons distillé la récolte du jour d’avant sur son alambic en cuivre contenant environ 30 l d’aiguilles broyées.
Nous voulions nous remettre dans le sens de la découverte d’une huile essentielle fraiche. Ravir nos narines de cette odeur citronnée et raviver nos mémoires olfactives. Résultat étonnant. Un hydrolat très parfumé sur le fruit.
L'huile essentielle foncée. Odeur d'orange sanguine très acidulée et forte.
Clément pense qu'une année sèche comme cette année et concernant le sapin blanc donnera une huile essentielle avec un parfum plus « orangé », une année normale avec plus de pluie donnera un parfum plus « citronné et acidulé ».
Nous pensons également que les résineux donnent plus d’huile essentielle en fin d’automne et en hiver.
J’ai fait part de nos remarques à Matthew Sabatino des Barnaby Black et voilà ce qu’il me répondit « Oh oui. Tout cela contribuera à la couleur et à la force différentes du parfum. Je distille l'armoise et la feuille de cèdre rouge… parfois j'obtiens une huile bleue et parfois je deviens clair. Notre monde naturel est très stressé en ce moment et je ne suis pas surpris qu’il produise moins. Tenez également compte des différentes périodes de l'année qui pourraient produire plus ou moins.
Je sais que lorsque je distille des pommes de pins en 'hiver j’ai un bien meilleur rendement. J'en ai en distillé cet été et j'ai obtenu des quantités bien inférieures. »
Le savon crée par Clément, ce savon sauvage est une édition limitée. Cela rend chaque barre spéciale et unique. Grâce à ces savons artisanaux, il capture l’essence d’un moment donné car ces aiguilles de sapins blancs, leurs senteurs captées par les distillations ne seront plus jamais les mêmes.
Chaque évènement météorologique que les aiguilles et les arbres ont vécu au cours des mois précédents - les précipitations, le vent, le soleil, le froid ont une incidence sur la senteur finale. Ces très petites séries, généralement moins d'une centaine de savons, sont pensées et conçues comme des instantanés aromatiques, capturant le limonène et la résine de ces aiguilles aux deux traits blancs un jour donné dans cet endroit sauvage appelé « Bois Rond ». Nous devrons attendre encore une dizaine de jours pour avoir l’odeur finale qui apporte toujours une note d’agrume en plus de son odeur résineuse.
Vous pouvez consulter le site de Clément le savonnier : En cliquant ici
